Chanel, Dior, St Laurent, Hermès, Louis Vuitton ... La liste est exhaustive et continue de croître. Les stylistes français ont depuis longtemps créé les marques les plus renommées et les plus convoitées du monde. Innovantes en termes de stylisme et d’une technique remarquable, la réputation extraordinaire de l’industrie du vêtement français remonte au moins au XVIIème siècle, et sa réputation ne fait qu’augmenter depuis.
Les français doivent sans doute leur chic inédit au Roi Louis XIV, le “Roi Soleil”, dont le règne a débuté en 1643. Louis XIV avait des goûts particulièrement luxueux, comme en témoignent le spectaculaire Château de Versailles ou la richesse de sa garde robe. Conscient de l’importance des biens de luxe pour l’économie nationale, Louis XIV place un grand nombre d’industries artistiques, dont le marché du textile, sous le contrôle de la cour, qui devient l’arbitre mondial du style et de l’élégance. Pour les siècles à venir, les meilleures fabrications et les plus beaux matériaux se trouvent désormais en France.
Lors du développement des métiers de la haute couture à la fin du 19ème siècle, les couturières et les tailleurs n’ont pas d’autres choix que de s’établir en France. Charles Frederick Worth, l’anglais à qui l’on attribue le développement de l’industrie de la haute couture, est le premier à ouvrir un commerce Rue de la paix, à Paris, avec de nombreuses autres maisons de coutures - parmi lesquelles se trouvaient Paul Poiret et Madeleine Vionnet. En peu de temps, Paris devient le noyau florissant du monde de la mode, tandis que les pièces des stylistes français sont répliquées dans le monde entier.
Parmi ces maisons de couture, la plus renommée est sans doute, celle de Coco Chanel. Dire que Chanel a fait évoluer l’industrie de la mode est un euphémisme. Elle a complètement déconstruit le vêtement féminin, en supprimant le corset, qui torturait le torse pour lui donner une courbe idéale selon les canons de l’époque.
A la place, elle favorise le design de vêtements amples et fluides, dont le succès monte en flèche dans les années 1920, pour devenir le style qui définit cette époque - le “style garçonne”.
L’industrie de la mode en france s’étiole durant le second conflit mondial. Sous l’occupation nazie, Chanel est contrainte de former ses portes, comme de nombreuses maisons de couture. Les Etats-Unis se saisissent de cette opportunité pour établir leur propre présence vestimentaire, détournant l’attention de la presse vers des stylistes américains, comme Claire McCardell.
Après des années de rationnement et de pénuries textiles, la renaissance de l’industrie du vêtement est encore générée par un visionnaire français. Christian Dior domine la mode après la seconde guerre mondiale, avec un nouveau style. Ce dernier se caractérise par une coupe à la taille, une jupe en A, arrivant à mi-mollet, un nouveau style adapté à une silhouette féminine et élégante. Très controversé au début, les vêtements extravagants de Dior nécessitent une fabrication complexe et coûteuse, au milieu des pénuries et des manques d’après-guerre. En réponse aux critiques, le couturier français déclare d’un ton défiant : “l’Europe a eu assez de bombes, maintenant elle veut voir des feux d’artifices”. Prônant l’optimisme après cette période de guerre, la maison Dior est inondée de commandes, conférant à nouveau à Paris son statut de capitale incontestée de la mode dans le monde.
Le XXème siècle voit un grand nombre de stylistes faire surface. A Paris, Hubert de Givenchy et Pierre Balmain émergent, faisant perdurer la réputation de l’industrie française de la mode. Cependant la compétition s'accroît, venant des Etats-Unis et d’Italie.
Le défi le plus important pour la France, soucieuse de maintenir sa prédominance, arrive dans les années 1960. La “culture jeune” se développe rapidement à Londres, avec Mary Quant. C’est une styliste anglaise qui a l’audace de créer des mini jupes très convoitées par les jeunes générations, faisant la promotion de l’émancipation et de la libération sexuelle. Le style de Quant crée un contraste avec le style assez sophistiqué et formel des créations parisiennes, plutôt destinées à des personnes plus âgées.
Mais c’est le jeune Yves Saint Laurent qui a eu peut être l’impact le plus important sur l’industrie de la mode à la fin des années 1960 et dans les décennies suivantes. Saint Laurent n’est pas seulement responsable de la transition d’un grand nombre de produits masculins vers une garde robe féminine, comme le smoking, mais il est également le premier à produire des collections de prêt à porter.
Paris demeure aujourd'hui une capitale officielle de la mode, avec Milan, New York et Londres. Mais un nombre croissant de villes cherchent à affirmer leur présence dans ce secteur, comme Barcelone, Berlin et Singapour. Malgré la compétition entre ces villes, la mode reste une composante prépondérante de la culture française et de rayonnement international.